Enhancing the natural capacity to absorb CO2 is a necessity

Renforcer les capacités naturelles d’absorption du CO2 est une nécessité !

La réduction drastique de nos émissions de CO2 doit être complétée par des actions augmentant les capacités naturelles d’absorption.
(English version below)

© K M Asad
by Marc Elvinger & Stéphane Van Haute
December 6, 2021

En amont de la COP26, des voix autorisées se sont levées pour souligner que la réduction des émissions de CO2 constituait une priorité absolue et que les mesures de compensation, notamment à la faveur de la création d’un marché international de crédits carbone, risquent d’être un leurre à de multiples égards.[1]

Cela ne doit pas pour autant faire oublier que pour que l’objectif de la neutralité carbone à l’échelle mondiale puisse être atteint en 2050 et le réchauffement de la planète être limité à 1,5 % (comme préconisé par le GIEC et entériné à l’article 2 de l’Accord de Paris), la réduction drastique des émissions ne suffira pas et doit s’accompagner de mesures permettant de compenser les émissions résiduelles d’ici à 2050. En bref, il faut aussi renforcer et augmenter la capacité naturelle de la planète à absorber du CO2. Ceci grâce, en particulier, aux puits de carbone naturels que sont les sols, les forêts et les océans.[2] Pour cela, il faut bien-sûr avant tout préserver ces puits naturels de carbone mais il faut aussi restaurer ce qui a été détruit et amplifier les capacités d’absorption existantes.

Les mesures de préservation et de restauration des puits naturels de carbone se distinguent par ailleurs de mesures de stockage fondées sur de nouvelles technologies[3] par le fait qu’elles ont des impacts positifs qui vont bien au-delà de la seule absorption de CO2. Pour parler de ce que nous connaissons bien, la reforestation de mangroves[4] dans la région côtière du Bangladesh fournit un exemple particulièrement significatif. D’une part, les mangroves absorbent le CO2 plus rapidement que les autres forêts et stockent trois à cinq fois plus de carbone que les forêts tropicales et huit fois plus que nos forêts tempérées. D’autre part, les forêts de mangroves forment une barrière naturelle contre l’érosion côtière due aux cyclones dont la fréquence et l’intensité augmentent à cause du réchauffement climatique. La vie et les habitations des communautés côtières, souvent extrêmement pauvres et vulnérables, s’en trouvent mieux protégées et la salinisation des terres agricoles, due à l’intrusion d’eau salée en cas de rupture des digues, est évitée. Enfin, les mangroves constituent des écosystèmes très riches dont la restauration favorise la biodiversité et offre aux populations locales de nombreuses ressources (poissons, crabes, crevettes, fruits, etc.).[5]

Ce type d’action ne peut être réalisé sans les financements requis. Les pays riches se sont engagés à mettre annuellement 100 milliards de dollars à la disposition des pays en développement pour leur permettre de mettre en œuvre les mesures d’atténuation et d’adaptation face à la crise climatique. L’objectif est actuellement loin d’être atteint et une part largement insuffisante des financements vont vers des solutions d’adaptation bénéfiques pour celles et ceux qui, dès aujourd’hui, subissent de plein fouet l’impact du changement climatique, à savoir les plus pauvres.

Nos autorités publiques ont une responsabilité majeure à assumer dans ce contexte. Mais en tant que citoyens nous pouvons aussi faire notre part. D’abord, bien-sûr, en réduisant autant que nous le pouvons nos émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi en contribuant, chacun selon ses moyens, aux actions qui ont pour objet d’augmenter la capacité naturelle d’absorption de la planète en compensant ainsi les émissions résiduelles que nous ne sommes pas encore en mesure d’éviter.

Friendship permet à chacun de ce faire, que ce soit au travers de son initiative « Donnez un arbre » ou au travers de la mise en place de son Blue Mangrove Fund. Friendship permet à chacun de s’engager et d’agir !


[1] Jennifer Morgan,Executive Director, Greenpeace International : “Treibhausgas-Kompensationen sind eine gefährliche Lüge”, Luxemburger Wort, 16/17 octobre 2021, page 13; Frank Thinnes, Kampaigner für Klima und Energie, Greenpeace : “Die wichtigen Entscheidungen der COP26”, Luxemburger Wort, 23/24 octobre 2021, p.12
[2] Selon les estimations, les puits naturels de carbone absorbent actuellement entre 9,5 et 11 gigatonnes de CO2 par an tandis que les émissions mondiales annuelles ont atteint 38 Gt en 2019.
[3] Telles que le “Carbon Capture and Storage” sur lequel s’interroge Frank Thinnes dans sa contribution du 23/24 octobre.
[4] Les mangroves sont des forêts tropicales de palétuviers situées dans la zone de balancement des marées c’est-à-dire entre les marées basses et hautes. Ce sont les seuls arbres capables de pousser dans de l’eau salée.
[5] On parle ainsi de plus en plus souvent de “Nature-based Solutions” qui sont définies par l’UICN comme “des actions visant à protéger, gérer durablement et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés, qui répondent aux défis sociétaux de manière efficace et adaptative, tout en offrant simultanément des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité”.


© K M Asad

REDUCING CO2 EMISSIONS AND ENHANCING NATURAL ABSORPTION


The drastic reduction of our CO2 emissions must be complemented by actions that increase natural absorption capacities.

by MARC ELVINGER and Stéphane Van Haute
December 6, 2021

In the run-up to COP26, influential voices have been raised to stress that reducing CO2 emissions is an absolute priority and that offsetting measures, particularly through the creation of an international carbon credit market, are likely to be a sham in many respects.[1]

However, this should not obscure the fact that if the goal of global carbon neutrality is to be achieved by 2050 and global warming is to be limited to 1.5% (as recommended by the IPCC and endorsed in Article 2 of the Paris Agreement), drastic emission reductions alone will not be enough and must be accompanied by measures to compensate for residual emissions by 2050. In short, the planet’s natural capacity to absorb CO2 must also be strengthened and increased. This is particularly true of natural carbon sinks such as soils, forests and oceans. [2] To achieve this, we must of course preserve these natural carbon sinks, but we must also restore what has been destroyed and increase existing absorption capacities.

Measures to preserve and restore natural carbon sinks also differ from storage measures based on new technologies[3] because they have positive impacts that go far beyond the absorption of CO2 only. To talk about what we know well, the reforestation of mangroves[4] in coastal Bangladesh provides a particularly significant example. On the one hand, mangroves absorb CO2 faster than other forests and store three to five times more carbon than tropical forests and eight times more than temperate forests. On the other hand, mangrove forests form a natural barrier against coastal erosion from cyclones, which are increasing in frequency and intensity due to global warming. This protects the lives and homes of coastal communities, which are often extremely poor and vulnerable, and prevents the salinisation of agricultural land due to saltwater intrusion when embankments break. Finally, mangroves are very rich ecosystems which restoration promotes biodiversity and provides local populations with many resources (fish, crabs, shrimp, fruit, etc.). [5]

This type of action cannot be achieved without the necessary funding. Rich countries have pledged to make $100 billion a year available to developing countries to enable them to implement mitigation and adaptation measures in response to the climate crisis. The target is currently far from being met, and far too little of the funding is going towards adaptation solutions that benefit those who are already bearing the brunt of the impact of climate change, namely the poorest.

Our public authorities have a major responsibility in this context. But as citizens we can also do our part. Firstly, of course, by reducing our greenhouse gas emissions as much as we can. But also by contributing, each according to his or her means, to actions that aim to increase the natural absorption capacity of the planet by compensating for the residual emissions that we are not yet able to avoid.

Friendship enables everyone to do this, whether through its ‘Donate a Tree’ initiative or through the establishment of its Blue Mangrove Fund. Friendship enables everyone to get involved and take action!


[1] Jennifer Morgan,Executive Director, Greenpeace International : “Treibhausgas-Kompensationen sind eine gefährliche Lüge”, Luxemburger Wort, 16/17 October 2021, p.13; Frank Thinnes, Kampaigner für Klima und Energie, Greenpeace : “Die wichtigen Entscheidungen der COP26”, Luxemburger Wort, 23/24 October 2021, p.12
[2] Natural carbon sinks are currently estimated to absorb between 9.5 and 11 gigatonnes of CO2 per year, while annual global emissions have reached 38 Gt in 2019.
[3] Such as “Carbon Capture and Storage”, which Frank Thinnes discusses in his contribution of 23/24 October.
[4] Mangroves are tropical forests located in the tidal zone, i.e. between low and high tides. They are the only trees able to grow in salt water.
[5] This is increasingly referred to as “Nature-based Solutions” which are defined by IUCN as “actions to protect, sustainably manage, and restore natural and modified ecosystems that address societal challenges effectively and adaptively, simultaneously providing human well-being and biodiversity benefits.”

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