Runa Khan at the closing session of the 5th National Humanitarian Conference of France, in the presence of the French President

(VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS)

Friendship is proud to share Runa Khan’s speech at the closing session of the 5th National Humanitarian Conference of France, in the presence of French President Emmanuel Macron, Foreign Minister Jean-Yves le Drian and Nobel Peace Prize Nadia Murad.

When most alarming issues, like increasing disregard for international humanitarian law, criminalization of aid workers and humanitarian NGOs and the always rising number of civilian victims in military conflicts are at the forefront, it was at the same time of great importance to testify that the humanitarian and development actors need to revisit their own modes of operation and partnership to make them fit for meeting the needs for dignity and resilience in our changing world. With special thanks to our partner and host of the event, the Centre de Crise et de Soutien.

“Today we are facing a huge paradox. The world’s biggest challenges are accelerating – climate crises, migration, terrorism and, of course the global health crisis. These challenges are all defying borders, yet they are raising new and still higher barriers, and in particular in the delivery of humanitarian aid according to traditional modes of operation.

For 20 years I have been a witness and an actor in this changing environment, serving between 6 to 7 million people annually.

With always more areas becoming “remote” and communities hard to reach, all of us need to be bound by the vision and understanding that the only way to create long lasting impact and generate true development is ensuring that communities become more resilient and empowered and have the strength of dignity and self respect to make their own decisions. This is not an option any more.

I deeply feel that the modalities of humanitarian and development aid as it emerged 40/ 50 years ago is really no longer meeting today’s needs, and its working modality – actually is quite old fashioned! The world and its strengths have changed. We need to reinvent our humanitarian and development model both in practical modalities and in spirit. Strengthening the resilience and dignity of the communities starts by being exemplary in the way partnerships are built between players.

Because of their proximity, local organisations obviously have a central role to play in this context and it can’t be that they are primarily looked at as implementers of programs and solutions that have been conceived by others from far away. Local field organizations must be trusted for their capacity to understand the needs and bring the right solutions.

This doesn’t mean that power and money is just to be shifted from international actors to local actors. The concept of localisation may have been misunderstood, thereby creating fears and defensive reactions towards change: thus maybe the name simply needs to be changed.

We rather need to work in a way that gaps of skills are fulfilled. I am proud to have set up and be part of an international NGO coming from the so-called South where we are working as global team where each participating entity contributes to fill the gaps as they arise and ensure the optimization of the use of resources globally. Just as I am proud to inspire others. It has not been easy for many to accept but I am proud to say “parce que je suis francaise”, that with CDC we have found it to be very efficient and I hope the same will be for AFD…

There is no more North or South, East or West. No silo. Covid has demonstrated the unique power of true cooperation. We need to shift to respectful multilateral partnerships where the value of each is recognized and optimized.

And Mr President, France has the power and capacity, you have the power and capacity, to show the way forward, thus pushing further this new humanitarian and development paradigm.”

by Runa Khan, Paris, 17-December-2020.


Runa Khan participe à la séance de clôture de la 5e Conférence Nationale Humanitaire en présence du Président français

Friendship est fière de partager le discours de Runa Khan lors de la séance de clôture de la 5e Conférence Nationale Humanitaire de la France, en présence du Président français Emmanuel Macron, du Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian et du Prix Nobel de la Paix Nadia Murad.

Alors que les questions les plus alarmantes, comme le mépris croissant du droit international humanitaire, la criminalisation des travailleurs et des ONG humanitaires et le nombre toujours croissant de victimes civiles dans les conflits militaires, sont au premier plan, il était en même temps très important de témoigner du fait que les acteurs humanitaires et du développement doivent revoir leurs propres modes d’opération et de partenariat pour les rendre aptes à répondre aux besoins de dignité et résilience dans notre monde en mutation. Avec des remerciements particuliers à notre partenaire et hôte de l’événement, le Centre de Crise et de Soutien.

“Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un énorme paradoxe. Les plus grands défis mondiaux s’accélèrent — crises climatiques, migrations, terrorisme et, bien sûr, crise sanitaire mondiale — défiant toutes les frontières tout en élevant de nouvelles barrières encore plus élevées, et en particulier dans l’acheminement de l’aide humanitaire selon les modes de fonctionnement traditionnels.

Depuis 20 ans, je suis un témoin et un acteur de cet environnement changeant, au service de 6 à 7 millions de personnes par an.

Alors que les régions et les communautés isolées sont toujours plus nombreuses et difficiles à atteindre, nous devons tous comprendre que la seule façon de créer un impact durable et de générer un véritable développement est de s’assurer que les communautés deviennent plus résistantes et autonomes et qu’elles aient suffisamment de dignité et d’estime de soi pour prendre leurs propres décisions. Nous n’avons plus le choix.

J’ai le sentiment profond que les modalités de l’aide humanitaire et de l’aide au développement telles qu’elles sont apparues il y a 40 ou 50 ans ne sont plus vraiment adaptées aux besoins d’aujourd’hui et que leur mode de fonctionnement est assez dépassé ! Le monde et ses forces ont changé.

Nous devons réinventer notre modèle d’aide humanitaire et de développement à la fois dans ses modalités pratiques et dans son esprit. Pour renforcer la résilience et la dignité des communautés, nous devons commencer par être exemplaires dans la manière dont les partenariats sont construits entre les différents acteurs.

En raison de leur proximité, les organisations locales ont évidemment un rôle central à jouer dans ce contexte et il est impossible qu’ils soient principalement considérés comme des exécutants de programmes et de solutions qui ont été conçus par d’autres personnes venant de loin. Il faut faire confiance aux organisations locales de terrain pour leur capacité à comprendre les besoins et à apporter les bonnes solutions. Cela ne signifie pas que le pouvoir et l’argent doivent simplement être transférés des acteurs internationaux aux acteurs locaux. Le concept de « localisation » peut avoir été mal compris, créant ainsi des craintes et des réactions défensives face au changement : il faut donc peut-être simplement changer de nom.

Nous devons plutôt travailler de manière à combler les lacunes en matière de compétences. Je suis fière d’avoir mis en place et de faire partie d’une ONG internationale venant du soi-disant Sud où nous travaillons comme une équipe mondiale, où chaque entité participante contribue à combler les lacunes au fur et à mesure qu’elles se présentent et à assurer l’optimisation de l’utilisation des ressources au niveau mondial. Tout comme je suis fière d’inspirer les autres.

Cela n’a pas été facile à accepter pour beaucoup, mais je suis fière de dire « parce que je suis française », qu’avec le CDC nous avons trouvé qu’il était très efficace et j’espère qu’il en sera de même pour l’AFD…

Il n’y a plus ni Nord ni Sud, ni Est ni Ouest. Pas de silo. Le Covid a démontré le pouvoir unique d’une véritable coopération. Nous devons passer à des partenariats multilatéraux respectueux où la valeur de chacun est reconnue et optimisée.

Et Monsieur le Président, la France a le pouvoir et la capacité, vous avez le pouvoir et la capacité, de montrer la voie à suivre, poussant ainsi plus loin ce nouveau paradigme humanitaire et de développement.”

Runa Khan, Paris, 17-Décembre-2020.

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