La crise du coronavirus, ici et ailleurs – The coronavirus crisis, here and elsewhere

by Marc Elvinger, Chairman Friendship Luxembourg

Chères amies, chers amis,
Dear Friends of Friendship (English translation below),

J’espère que vous vous portez le mieux possible en ces temps si particuliers de confinement et je souhaite à toutes et à tous de rester en bonne santé !

Alors même que le nombre des personnes testées positives continue de progresser au Luxembourg et que nous déplorons déjà plus de 35 décès – ce qui, à l’échelle de la population française p.ex., en ferait quand même autour de 3000 ! – nous avons au moins, actuellement, le sentiment que notre système de santé « tiendra » face à cette crise sans précédent. A condition bien sûr que, toutes et tous, nous ne relâchions pas de discipline, avant l’heure, par rapport à l’exigence du confinement. Le fait que ces jours-ci le Luxembourg soit même en mesure d’accueillir des patients en provenance du Grand-Est voisin en est un signe, et il nous réconforte d’autant plus qu’au fond de nous-mêmes nous y voyons un moyen modeste de nous montrer reconnaissants vis-à-vis du très grand nombre de frontaliers qui, ensemble avec notre corps médical et de soins local, permettent, grâce à un dévouement hors pair, au système de faire face au jour le jour ! Pour les ONG de développement, le fait que « leur » ancienne ministre, Paulette Lenert, fasse preuve, dans ce contexte, de la détermination, du calme et de l’empathie que tout le monde lui reconnaît ces jours-ci, est un motif supplémentaire de satisfaction – si même nous n’y avons pas le moindre mérite.

Au Bangladesh, la situation reste empreinte d’une très forte incertitude: le nombre officiel contaminés (123 au moment où je vous écris) et des décès (12) reste très faible à l’aune d’une population de plus de 160 millions d’habitants, tout en ayant doublé au courant des dernières 48 heures alors que jusque-là il ne progressait que très peu en comparaison de l’évolution que nous avons connue dans les pays européens. En tout état de cause, la portée de ces chiffres est sans doute peu significative par rapport à la réalité et ne doit donc en aucun cas tromper sur les mesures qui s’imposent.  D’un autre côté, l’impact sur l’économie et, avant tout, le secteur informel et les plus pauvres est d’ores et déjà dramatique. Le « shutdown » décrété par le gouvernement à partir du 26 mars et entretemps prorogé jusqu’au 11 avril, est bien sûr, en soi, tout aussi salutaire que les mesures de confinement que nous connaissons actuellement pour endiguer la progression de l’épidémie. Mais pour près de 25% de la population (vendeurs de rue, rikshaw pullers, journaliers, petits commerçants…) il signifie la perte de tout revenu du jour au lendemain. En même temps, les transferts en provenance des Bangladeshis travaillant à l’étranger ont chuté dramatiquement en l’espace de juste quelques semaines. Or, outre de constituer la principale source de devises du pays – loin devant l’aide extérieure et même l’industrie textile – les transferts des travailleurs constituent souvent la principale source de revenus d’un grand nombre de familles habitant tantôt les quartiers pauvres des grandes villes, tantôt les régions rurales les plus reculées. Très prosaïquement, c’est dire qu’en ce moment des millions de pauvres peinent à manger…

Les régions d’intervention de Friendship ne sont pas épargnées à cet égard. Car si même la première impression peut être que les îles reculées du Brahmapoutre fonctionnent largement en autarcie, le nombre d’hommes travaillant comme journaliers à l’extérieur pour assurer la subsistance de leur famille est très important. Friendship se prépare donc d’ores et déjà à venir en aide aux segments les plus pauvres et vulnérables des communautés au sein desquelles elle travaille. Ceci tout en continuant de s’organiser, comme je l’écrivais ans ma Newsletter du 22 mars dernier, autour de trois axes : (i) protéger les équipes afin de préserver au mieux leur santé et celle de leurs proches et éviter de contribuer à la propagation de l’épidémie (ii) assurer la continuité des opérations et des services, tout en y apportant les aménagements nécessaires pour éviter, autant que faire se peut, de devenir un facteur de propagation du virus, (iii) intervenir activement au travers de notre réseau pour augmenter le niveau de conscience du danger et de connaissance des comportements requis pour l’endiguer dans toute la mesure du possible. D’ores et déjà, nous avons commencé à mobiliser des ressources à cet effet et Friendship Luxembourg a décidé de consacrer une partie de ses moyens à ces activités axées avant tout sur l’endiguement de l’épidémie et la prise en charge de ces conséquences immédiates.

Bien-sûr, les préoccupations de financement ne nous épargnent pas ces jours-ci. Le gouvernement vient de nous verser, comme une horloge suisse bien réglée et dans la foulée immédiate de la remise de notre rapport d’utilisation des fonds de l’année 2019, sa contribution pour l’année 2020 au titre de notre accord-cadre. A nous, maintenant, de mobiliser notre contribution en fonds privés. A l’heure où, aussi naturellement que légitimement, les préoccupations et les priorités risquent d’être ailleurs, ce n’est pas un mince défi. Et alors que nous étions en bonne voie de nous procurer une partie de plus en plus significative de nos recettes par la vente de nos produits Friendship Colors of the Chars, ce revenu d’appoint nous fera désormais défaut pendant une durée difficile à prévoir. Autant dire que nous osons espérer que pendant et malgré ces temps particulièrement difficiles, vos dons ne nous feront pas défaut.

A propos de vos dons: de plus en plus, nous nous efforçons de vous envoyer nos remerciements par courrier électronique plutôt que par courrier postal. Par souci d’économies bien sûr, mais de simplicité et de flexibilité aussi, atouts qui, ces jours-ci, ne sont que plus évidents. Alors, pourquoi ne pas, quand vous nous faites un don, nous en informer directement par mail, que ce soit à l’adresse depuis laquelle je vous écris ou à notre adresse info@friendship.lu. Y compris, pourquoi pas, en nous posant telle ou telle question que vous avez sur le cœur concernant nos activités, que ce soit en rapport avec la crise actuelle ou non. En cette période de distanciation sociale, quel meilleur moyen de se rapprocher par les instruments qui restent à notre disposition. Et, en passant, de nous aider à vous adresser un remerciement pratiquement en temps réel. Bien sûr, nous continuerons à vous adresser un certificat fiscal par voie postale en début d’année, comme nous venons de le faire au début du mois de mars.

Au plaisir, donc, de vous lire, et merci toujours pour votre appui. Mais avant tout, prenez soin de vous et de vos proches et restez en bonne santé – et à la maison à cet effet !

Marc Elvinger
Président Friendship Luxembourg


Le service continue sur le Lifebuoy Friendship Hospital
Service delivery continues on Lifebuoy Friendship Hospital

Dear Friends of Friendship,

I hope you are keeping as well as you reasonably can in these special times of confinement and I wish you all good health!

Even though the number of people testing positive continues to rise in Luxembourg and we are already mourning more than 35 deaths – which, when extrapolated to the French population, for example, corresponds to around 3,000 persons! – we at least, at this moment, feel that our health system will “hold up” in the face of this unprecedented crisis. Provided, of course, that we all do not allow discipline to slacken before time, as regards the requirement for confinement. The fact that these days Luxembourg is even able to host patients from the neighbouring Grand Est region is a sign of this, and it comforts us all the more that deep down we see this as a modest way of showing our gratitude to the very large number of cross-border commuters who, together with our local medical and care corps, make it possible, thanks to their unparalleled dedication, for the system to cope on a daily basis! For development NGOs, the fact that “their” former minister, Paulette Lenert, is showing the determination, calm and empathy that everyone recognizes her for these days, is an additional reason for satisfaction – even if we can take no credit for this.

In Bangladesh, the situation is still characterised by huge uncertainty: the official number of people infected (123 at the time of writing) and deaths (12) is still very small in relation to a population of more than 160 million, but has doubled over just the last 48 hours while, before that, it was increasing relatively slowly in comparison with developments in European countries. Anyway, the significance of these figures is undoubtedly very limited compared to reality and should therefore not in any way encourage to draw the wrong conclusions in terms of the measures that are required. On the other hand, the impact on the economy and, above all, on the informal sector and the poorest is already now dramatic. The “shutdown” decreed by the government from 26 March and in the meantime extended until 11 April is, of course, in itself just as salutary as the containment measures we are currently experiencing here to stem the spread of the epidemic. But for nearly 25% of the population (street vendors, rikshaw pullers, day labourers, small traders…) it means the loss of all income overnight. At the same time, remittances from Bangladeshis working abroad have fallen dramatically in the space of just a few weeks. In addition to being the country’s main source of foreign exchange (far ahead of foreign aid and even the textile industry), workers’ remittances are often the main source of income for a large number of families living either in the slums of the big cities or in the most remote rural areas. Very prosaically, this means that millions of poor people are currently struggling to eat…

Friendship’s regions of intervention are not spared from this. For although the first impression may be that the remote islands of the Brahmaputra are largely self-sufficient, the number of men working outdoors as day labourers to support their families is enormous. Friendship is therefore already preparing to help the poorest and most vulnerable segments of the communities in which it operates. And as I wrote in my last Newsletter of 22 March, Friendship is continuing to organise itself around three axes: (i) as far as possible to protect our teams in order to maintain their good health and that of their loved ones, and to prevent us from contributing to spreading the epidemic; (ii) ensuring the continuity of our operations and services, while making the necessary adjustments to avoid, again as far as possible, becoming a factor in the spreading of the virus; (iii) intervening actively through our network to increase the level of awareness of the danger and behavioural change required to contain it. We have already started to mobilise resources for this purpose and Friendship Luxembourg has decided to devote part of its resources to these activities, which are primarily focused on containing the epidemic and dealing with its immediate consequences.

Of course, funding also gives us some cause for concern in these difficult times. The Luxembourg government has, like a well-set Swiss clock, just paid us its contribution for the year 2020 under our framework agreement immediately after the submission of our report on the use of funds for the year 2019. It is now up to us to mobilise our contribution in private funds. At a time when, both naturally and legitimately, concerns and priorities may lie elsewhere, this is no small challenge. And while we were well on our way to raising an increasingly significant proportion of our income from the sale of our Friendship Colors of the Chars products, this additional income will now be lacking for a period of time that is difficult to predict. We thus hope that during and despite these difficult times, your donations will not fail us.

About your donations: more and more, we are trying to send you our thanks by e-mail rather than by post. This is not only to save money, but also to keep things simple and flexible, the advantage of which is becoming more and more obvious these days. So, why not, when you make a donation to us, inform us directly by e-mail, either at the address I am writing to you from or at our address info-lux@friendship.ngo. Including, why not, by asking us whatever questions you have on your heart concerning our activities, whether related to the current crisis or not. At this time of social distancing, what better way to come closer together than through the instruments that remain at our disposal – and, incidentally, to make it easier for us to express our thanks to you almost in real time. Of course, we will continue to send you a tax certificate by post at the beginning of each year, as we just did at the beginning of March.

We look forward to hearing from you and thank you for your support. But above all, take care of yourself and your loved ones and stay healthy – and at home!

Marc Elvinger
Chairman Friendship Luxembourg

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